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Les Chefs de huit Premières Nations décrient l’importance de protéger les droits et intérêts des Premières Nations en lien avec l’inscription du frêne noir à la Loi sur les espèces en péril

Les Chefs des Premières Nations d’Odanak, de W8linak, de Kahnawà:ke, de Wendake, de Gespeg, de Gesgapegiaq et de Long Point ont cosigné une lettre adressée au ministre de l’Environnement et du Changement climatique, M. Steven Guilbault, ainsi qu’au ministre des Relations Couronne-Autochtones, M. Marc Miller, afin de décrier l’importance de protéger les droits et intérêts des Premières Nations en lien avec l’inscription du frêne noir à la Loi sur les espèces en péril (LEP).

En novembre 2018, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué l’état de la population du frêne noir au Canada. À la suite à cette évaluation, ledit comité a jugé pertinent de lui octroyer le statut d’espèce menacée, justifiant leur choix par le fait que l’agrile du frêne, un coléoptère envahissant, a décimé une grande partie des frênes noirs dans son aire de répartition au Canada.

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique a ensuite procédé à une consultation sur l’inscription potentielle du frêne noir comme espèce menacée à l’Annexe 1 de la LEP. Cette consultation a notamment permis de mieux comprendre les éventuelles incidences sociales, culturelles et économiques des modifications proposées. Pour terminer, le comité devra acheminer sa recommandation d’action au gouverneur en conseil.

En lien avec cette consultation, les Chefs signataires de la lettre sont catégoriques : le frêne noir est une espèce ayant une importance majeure pour plusieurs Premières Nations au Québec, et ce, tant au niveau culturel que spirituel, social ou économique. Les interdictions liées à l’inscription du frêne noir à la LEP pourraient donc avoir de graves répercussions sur les pratiques ancestrales étroitement liées à l’espèce. La transmission intergénérationnelle ainsi que la continuité des pratiques pourraient également être remises en cause.

Selon le Chef Rick O’Bomsawin d’Odanak, « Le frêne noir et nos paniers ont toujours été au centre de notre culture. La vannerie est notre mode de vie et c’est ce qui est en jeu ici. »

Pour le Chef Montour de Kahnawà:ke « Imposer des restrictions aux vanniers et vannières autochtones n’aura pas pour effet de réduire le déclin du frêne noir. Ce déclin est causé par un insecte envahissant, et non par les peuples des Premières Nations qui exploitent durablement cet arbre depuis des générations. Les restrictions auront toutefois des répercussions sur les droits des Autochtones, ce qui, inévitablement, entraînera la perte de pratiques culturelles importantes. »

Face à ces constats, les Chefs signataires demandent que des ententes, en amont de la décision du ministre, soient signées avec les Premières Nations afin de protéger leurs droits et intérêts. Dans le cas où aucune mesure n’est prise pour protéger ces droits, ils recommandent que le frêne noir ne soit pas inscrit à la LEP.

Pour lire la lettre envoyée aux ministres, cliquez ici.

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