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Au cœur de la nation abénaquise (In French only)

Un article de Simon Roberge, initiative de journalisme local – La Tribune

Les visiteurs du Parc régional du Mont-Ham dans la municipalité d’Ham-Sud en Estrie ont l’embarras du choix pour découvrir l’histoire et la culture des Premières Nations qui ont parcouru le territoire pendant des milliers d’années. Ils peuvent visiter l’Espace Abénakis, parcourir le Sentier des légendes, admirer la statue Awdowinno au sommet de la montagne ou même louer un tipi pour y passer la nuit dans le secteur Waban-Aki. Ce partenariat entre le Parc et le Grand Conseil de la Nation Waban-Aki (GCNWA) est unique au Québec.

« C’est un bel échange, ça nous fait des infrastructures intéressantes et ça attire les touristes, explique Frédéric Therrien, coordonnateur du Parc régional du Mont-Ham. Pour les Abénaquis, ça fait connaître leur histoire. Tout le monde est content. C’est un partenariat ben le fun. »

Pour Denys Bernard, directeur général du GCNWA situé à Wôlinak près de Trois-Rivières, ce projet est un exemple de belles relations avec les Premières Nations.

« C’est un statement qu’on fait en disant que c’est notre territoire ancestral, mais qu’on le partage avec nos amis, mentionne-t-il. C’est unique ce qu’on fait. Il y a certaines communautés qui vont investir autour d’eux, mais on est à une heure d’auto et on a réussi à convaincre tout le monde. »

Une montagne d’importance

Le mont Ham avait une importance significative pour la nation abénaquise, selon Suzie O’Bomsawin, directrice du département des consultations territoriales au GCNWA.

« La région du mont Ham possède des vestiges archéologiques qui remontent à des milliers d’années, explique-t-elle. Il y a donc une présence autochtone. Et encore aujourd’hui, c’est un secteur utilisé par nos membres pour des activités traditionnelles comme la chasse et la pêche. On est vraiment capable de tracer une continuité d’utilisation par les membres de la nation. »

« Par contre, contrairement à d’autres monts dans les environs, on n’a pas trouvé son toponyme en langue abénaquise, ajoute-t-elle. Il s’est perdu au cours des années. Le mont Orford était un mont d’importance aussi et on n’a pas trouvé son toponyme non plus. »

Un sentier illuminé

Un grand projet se dessine peu à peu au Parc régional du Mont-Ham, celui de réaliser un sentier illuminé avec des hologrammes pour faire revivre l’histoire des Premières Nations.

« C’est embryonnaire, mais on veut faire un genre de Foresta Lumina complètement différent », explique Frédéric Therrien.

Pour Denys Bernard, qui est également membre du conseil d’administration du Parc régional du Mont-Ham, il est primordial que ce genre d’attraction parle aussi de la réalité d’aujourd’hui.

« Je ne veux pas juste voir des plumes dans ce projet-là, lance-t-il. Il faut faire quelque chose qui va parler du passé, mais aussi des Autochtones d’aujourd’hui. Les traditions, on peut les créer et ce qu’on crée aujourd’hui va faire partie du passé et de l’histoire un jour. » 

Ce serait une attraction disponible l’hiver aussi pour attirer des touristes durant la saison morte. Car il est possible de monter au sommet de la montagne en plein hiver, mais avec des crampons.

« On a moins de monde l’hiver, mais ça augmente, admet M. Therrien. En janvier et février derniers, on a eu environ 1500 personnes chaque mois. »

Un sentier de ski de fond qui fait le tour de la montagne est également dans les plans.

L’Espace Abénakis est un centre d’interprétation au Parc régional du Mont-Ham mettant en valeur de la culture abénaquise.

L’Espace Abénakis est un centre d’interprétation au Parc régional du Mont-Ham mettant en valeur de la culture abénaquise.PHOTO LA TRIBUNE, JESSICA GARNEAU

40 000 visiteurs

L’an dernier le Parc régional du Mont-Ham a franchi pour la première fois le cap des 40 000 visiteurs. À titre comparatif, il y a six ans, le parc attirait environ 18 000 touristes par année.

Et malgré ou à cause de la COVID, l’année 2020 risque d’être la meilleure de l’histoire du parc.

« On a fini juillet avec plus de 20 000 visiteurs alors qu’on en avait eu 15 000 l’an dernier, mentionne Frédéric Therrien. Je pense qu’on va terminer l’année avec plus de visiteurs que l’an dernier. Il y a une fois et demie le nombre habituel de visiteurs sur le site. On a l’impression qu’on est toujours durant les couleurs à l’automne. »

Le projet Camping au sommet est déjà complet pour toute l’année 2020.

« À un moment donné, on va être rendu à limiter les gens, admet M. Therrien. Avec l’achalandage qu’on a en ce moment, je commence à réfléchir, parce qu’on ne veut pas avoir 4000 personnes par jour. On a mis en place la billetterie en ligne et notre but, c’est qu’on ne puisse plus acheter à l’accueil. Il y a des billets en ligne et s’il n’y en a plus, c’est terminé et tu ne viens pas au Mont-Ham. »

Source : Un article de Simon Roberge, initiative de journalisme local – La Tribune

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